De Phoenix à Lost Dutchman State Park, AZ

Vendredi le 13 mars. De Phoenix à Lost Dutchman State Park, AZ

Nous partons dès sept heures de notre camping pour nous rendre à une cinquantaine de kilomètres de là au Parc d'État Lost Dutchman peu après Apache Junction. Ce parc nous a été recommandé par des voyageurs qui aiment la nature comme nous mais nous n'avons pu réserver en ligne car tout le secteur réservable était plein. Nous arrivons vers 7h45 à la guérite et nous apprenons qu'il devrait y avoir dix sites qui se libéreront dans le secteur de débordement sans réservation, l'«overflow» à moins que tous ne renouvèlent ce qui est fort peu probable. Nous déjeunons sur place en attendant que des sites se libèrent. Mais ensuite je dois me déplacer avec le VR dans le secteur d'utilisation journalière car il y a une limite de temps de 30 minutes pour les stationnements à la guérite. Heureusement, Hélène me rejoint moins de 45 minutes plus tard car une réservation venait d'être annulée. Nous sommes donc assurés d'un beau site pour deux soirs.

Comme il est tôt et que le site est encore occupé nous allons tout de suite faire une randonnée au pied de l'immense rocher qui ressemble à une forteresse à côté du camping. C'est dans la Forêt nationale Tonto mais les sentiers partent tous du Parc. Nous allons lentement pour faire les cinq kilomètres et à peine 150 mètres de dénivelé. C'est qu'on regarde et qu'on écoute beaucoup les oiseaux pour les identifier. Le paysage est magnifique et nous sommes bien contents de renouer avec les saguaros, les chollas, les palos verdes et les ocotillos. Hélène a renoué d'un peu trop près avec un cholla. Les épines ont des barbillons qui rendent difficiles l'extraction. Il faut tirer très fort pour enlever une épine et c'est mieux de ne pas avoir à le faire...Nous voyons beaucoup de troglodytes des cactus, bruants à gorge noires, phénopèples luisants, auripares verdins, moqueurs à bec courbe et colins de Gambel.

Nous revenons pour midi environ. Nous allons nous installer à notre site et pendant que je pratique un peu la guitare, Hélène nous prépare un bon lunch qu'on déguste au soleil car il vente juste assez pour que les 28 degrés soient très confortables.

Après le repas, la fatigue nous gagne et on décide de se permettre une bonne sieste. Ça dort bien sans les avions, trains et métros qui m'ont tenus éveillé plusieurs heures la nuit dernière.

Nous allons ensuite faire le tour du camping à pied et puis c'est l'heure de la douche. Ensuite, nos voisins de camping viennent nous rejoindre pour l'apéro du vendredi soir. Gwen et Jerry viennent d'Edmonton et voyagent partout dans le monde depuis leur retraite. Nous passons une heure très agréable avec eux et nous faisons ensuite une bonne tranche d'agneau sur le BBQ. Accompagné de taboulé et de courgettes c'est délicieux.

Nous allons faire la vaisselle au centre de service juste à côté puis jetons quelques bûches par dessus les charbons qui restent. Le feu de camp s'allume en moins de deux minutes. Nous prenons une infusion de menthe fraîche en se laissant hypnotiser par les flammes qui dansent au gré du vent léger.

Vers 21h30, c'est l'heure de faire le lit et de la lecture. On se lève tôt demain car on a un bon défi à relever. Nous sommes heureux de notre première journée à Lost Dutchman SP et nous espérons que demain sera encore meilleurs.

Samedi le 14 mars. Lost Dutchman State Park, AZ

Il est huit heures et nous sommes déjà en randonnée pour monter au sommet du Mont Superstition qui borde la camping à l'est. Nous nous sommes levés à 6h30, avons déjeuné et nous nous sommes préparé un bon lunch, des collations et de l'eau avec un peu de jus.

En 45-50 minutes nous voici déjà rendus au Siphon ou Basin. Il s'agit d'une immense marmite située au pied d'une paroi rocheuse. Elle ne fonctionne que lorsqu'il pleut. La marmite se remplit d'eau, le courant des torrents qui s'y jettent est suffisamment fort pour faire tourner les quatre ou cinq grosses roches qui sont au fond de la marmite et le résultat est que la marmite devient de plus en plus creuse. On voit souvent ce phénomène dans les rivières du Québec mais peut-être pas dans un milieu si spectaculaire. C'est ici que la plupart des touristes s'arrêtent puis ils retournent dans la vallée. Quant à nous, nous avons décidé d'aller au sommet et nous n'avons qu'à peine un tiers du parcourt de fait. C'est là que cela devient de plus en plus à pic aussi. Nous sommes partis d'une altitude de 725m. La marmite est à 950m et le sommet à 1400m.

Très rapidement, il nous faut ranger nos bâtons de marche car il faut très souvent utiliser nos mains pour grimper sur les rochers. Nous prenons notre temps et arrêtons souvent quelques minutes pour souffler et pour boire un petit peu. Finalement, nous sommes au sommet à 10h30. Nous allons sur l'espèce de plateau entouré de falaises verticales et qui ressemblent à la proue d'un paquebot. Nous ne sommes pas les seuls ici. Il y a presque foule. Des gens de tous les âges mais disons que ce sont surtout des jeunes adultes.

Nous faisons le tour du plateau et admirons le paysage tout autour et si loin tout en bas. Un peu plus haut que ce plateau, il y a de gigantesques rochers dont certains ressemblent à des mains qui prient. Plusieurs cactus sont en pleine floraison. Vraiment joli!

Nous marchons une quinzaine de minutes jusqu'au plateau d'à côté. Il n'y a presque personne ici. Nous nous trouvons un coin tranquille avec vue et c'est là qu'on grignote notre lunch en buvant abondamment. Ensuite, on se déchausse pour faire sécher les bas et c'est l'heure d'une courte sieste d'une quinzaine de minutes, juste assez pour relaxer et perdre la carte.

Nous prenons le chemin du retour vers 12h30. La descente d'une montagne est souvent plus difficile que la montée. Il nous faut souvent descendre à reculons pour bien agripper aux rochers. C'est plus lent. Nous faisons très attention car c'est aussi plus facile de glisser et de se blesser en descendant. En plus, nous esssayons de ménager les genoux.

Finalement nous arrivons au camping vers 14h30. Nous buvons abondamment et vite à la douche! Ensuite je sors ma guitare et pendant que je joue, notre voisin Jerry avec qui nous avions pris l'apéro hier vient me trouver. Il a aussi sa guitare avec lui et m'offre de s'amuser ensemble en jouant quelques airs. Je le suis dans ses airs de Folk irlandais puis c'est à son tour de me suivre lorsque nous attaquons un blues.

L'heure du souper arrive rapidement. Hélène cuisine dehors et nous mangeons à la table à pique-nique. Il fait tellement beau. Nous avons beaucoup de visite animale durant le repas : colins de Gambel, Lapin à queue blanche, moqueur à bec courbe et troglodyte des cactus.

Après avoir fait la vaisselle et regardé le beau coucher de soleil, nous marchons jusqu'à l'autre bout du camping. Cecile, une dame de Chicago rencontrée hier matin, nous a invité à aller à son feu de camp ce soir. Nous allons simplement nous présenter, la remercier pour l'invitation et nous excuser de ne pas pouvoir rester. La fatigue de la journée constitue un très bon prétexte.

De retour au VR, c'est la lecture, les photos et le blogue. Je suis certain qu'on se couchera encore plus tôt qu'habituellement ce soir. Et peut-être rêvera-t-on aux Monts Superstition...lorsque nos jambes nous réveillerons...